[tambour]
Sada Bhavani, Dahini, je me présente à toi, Ô dieu Ganesh, ô cinq dieux, protégez-moi, Brahma, Vishnu, Maheswar, ô roi. [tambour]
Ô être vénéré comme le guru, bienvenu comme un ami, libre comme l’oiseau dans le ciel, vaste comme la terre,
comme Ramcandra à Ceylan, fidèle comme Sita, sage comme Birbal, pure comme le daim à musqué, guerrier comme Bhimsen, devôt comme Shiva, just comme le conseil royal,
un roi comme un ministre — le roi qui aime son peuple, qui rend justice et domine les puissants, salutation à un tel roi!
Inconscient comme un enfant, avide comme un cygne, obstiné comme une dent, furtif comme un regard, prédestiné comme le front,
pélérin comme le vent, lavant le malheur comme le Gange. Quelle eau? Quelle force?
L’eau du Gange, la force d’un frère. Quelle eau du Gange? Quelle force du frère? L’eau des moussons, la force de l’âme.
Comme quoi, la dette, comme quoi, le dégoût? La dette du service, le dégoût de l’amrit. Ô roi! [tambour]
[tambour] Ya ho!
Laisse, Chhiya, laisse leur passage!
Je suis venu, moi, Kumauni de Kumaun, laisse le passage!
— Que serait un héros qui laisse le passage?
Que serait un ascète qui laisse son feu sacré?
Que serait un brahman qui laisse l’autel?
Que serait un guerrier qui laisse le passage?
Si mon corps est tranché, j’offre ma tête ; je ne laisse pas le passage.
Si mon corps est tranché, j’offre ma tête ; je ne laisse pas le passage.
Abandonne donc, toi, Kumauni! Il ne laissa pas le passage.
Ô, sire, en ce temps-là, sire, le roi fourbe, sire, de Kumaun des vingt-deux royaumes, Bikram Chand, mit en branle son armée disant “Allons à Satsari Katyur!” sire.
Et Chhiya Kathayat, frère cadet de Bhiya Kathayat de Satsari Katyur, se mit en route disant “Allons au Kumaun des vingt-deux royaumes!” sire.
Ils se rencontrèrent, sire, à mi-chemin, sire, au sommet de Pattharlek, sire. A ce moment là,
le roi fourbe de Kumaun, sire, Bikram Chand, dit:
“Laisse le passage, guerrier Chhiya, libère le chemin! Je suis arrivé de Kumaun, laisse moi passer!” dit-il. Alors,
Chhiya Kathayat répondit, sire: “Que serait un guerrier qui laisse le passage?
Que serait un ascète, sire, qui laisse son feu sacré? un brahman qui laisse le Veda?
Celui qui laisse le passage, dit-il, sire, quelle sorte de guerrier serait-il?
Donc, si ma tête est tranchée, sire, j’offrirai mon corps, je ne laisserai pas le passage; si mon corps est tranché, j’offrirai ma tête, je ne laisserai pas le passage.”
Ayant dit ces paroles,
alors, sire, que le roi de Kumaun des vingt-deux royaumes, sire, lança son armée contre celle de Satsari Katyur, sire, à Pattharlek, sire, depuis le bas, depuis le haut, comment s’engagea, sire, la bataille des murets [MG: la terrible bataille]…
[tambour] Sire, depuis le bas, depuis le haut, la terrible bataille s’engagea, de bas en haut
Sire, depuis le bas, depuis le haut, la terrible bataille s’engagea, de bas en haut
Sire, depuis le bas, depuis le haut, la terrible bataille s’engagea, de bas en haut
Sire, un combat corps-à-corps, à casser les os, à casser les os
Sire, une bataille à s’empoigner par le toupet, le toupet,
Sire, une bataille à se mettre à genou, à genou
Sire, il coula des rivières de sang, de sang,
Sire, il coula des rivières de sang, de sang,
Sire, les fusils crépitèrent, les fusils,
Sire, les flèches plurent, les flèches,
Sire, comme l’éclair qui fend le ciel, comme l’éclair,
Sire, ainsi frappa le sabre de Chhiya, de Chhiya,
Sire, ainsi frappa le sabre de Chhiya, de Chhiya,
Sire, ainsi frappa le sabre de Chhiya, de Chhiya,
Sire, il trancha dix de l’ennemi, il en mit vingt hors de combat, il en trancha dix,
Sire, il trancha dix de l’ennemi, il en mit vingt hors de combat, il en trancha dix,
Sire, il trancha vingt de l’ennemi, il en mit trente hors de combat, il en trancha vingt,
Sire, il trancha trente de l’ennemi, il en mit trente hors de combat, il en trancha trente,
Sire, il trancha dix de l’ennemi, il en mit vingt hors de combat, il en trancha dix,
Sire, il trancha dix de l’ennemi, il en mit vingt hors de combat, il en trancha dix,
Sire, il trancha dix ennemis, ils furent offerts à Kalika, il en trancha dix,
Sire, il trancha trente ennemis, ils furent offerts à Bhairav, il en trancha trente,
Sire, il trancha trente ennemis, ils furent offerts à Bhairav, il en trancha trente,
Sire, il trancha trente ennemis, ils furent offerts à Bhairav, il en trancha trente,
Ô, sire, à ce moment-là, sire, à Pattharlek, sire, lorsque la bataille des armées de Chhiya Kathayat et du roi fourbe Bikram Chand du Kumaun des vingt-deux royaumes faisait rage, à la fin, sire, lorsque les armées de Chhiya Kathayat et du grand roi Bikram Chand du Kumaun des vingt-deux royaumes furent amenées à Pattharlek, il [Chhiya Kathayat] en abat dix de l’ennemi, il en met vingt hors de combat; il en abat vingt, il en met trente hors de combat, il en abat trente, sire, il en met vingt hors de combat.
Quand il en abat dix, il les offre à Kalika; quand il en abat vingt, il les offre à Malika, quand il en abat trente, il les offre à Bhairav.
Au moment où il allait détruire l’armée [de Kumaun], le roi fourbe Bikram Chand dit, “Celui-là va finir par m’avoir!”
Et le roi Bikram Chand tira avec son fusil à deux coups sur Chhiya Kathayat, sire, et le tua.
Après qu’il l’eut tué, le roi fourbe Bikram Chand incorpora à sa propre armée les soldats qui restaient de l’armée de Satsari Katyur et se dirigéa vers Satsari Katyur, sire, pour le mettre à sac.
L’armée du roi fourbe Bikram Chand s’en fut à Satsari Katyur.
Le frère ainé de Chhiya Kathayat, Bhiya Kathayat, était enchaîné au Kumaun des vingt-deux royaumes.
Il portait des entraves de fer de neuf maund [720 livres].
La nuit, il eut un rêve; Chhiya Kathayat alla voir en rêve son frère aîné Bhiya Kathayat.
“Ô grand frère Bhiya Kathayat — meure en mangeant le bouillon de votre descendance! — me disant que mon grand frère Bhiya était au Kumaun des vingt-deux royaumes, j’ai amené l’armée de Satsari Katyur.
A Pattharlek j’ai rencontré l’armée du roi fourbe Bikram Chand.
Là dans cette bataille j’ai fait beaucoup.
J’ai abattu la moitié de l’ennemi pour votre compte, et la moitié pour le mien.
A la fin, le roi fourbe Bikram Chand m’a tué d’un coup de fusil,
et il s’en est allé chez nous, à Satsari Katyur.
Qui sait ce qu’il y fit!
Voilà toute l’histoire, grand frère.” A ces mots, Bhiya Kathayat se réveilla aussitôt, et l’aube se pointait [signe de la véracité du rêve].
Bhiya Kathayat était attaché par des fers de neuf maund, et à ce moment, sire —
à ce moment, sire, Bhiya Kathayat dit, “Par Narayan! — meure en mangeant le bouillon de ta descendance! — alors que moi, Bhiya Kathayat, me trouve enchainé au Kumaun des vingt-deux royaumes, mon petit frère Chhiya Kathayat a été tué,
et Satsari Katyur a été mis à sac.
A mon départ, pourtant, sire, j’ai quitté la maison à un moment de bon augure, j’ai sacrifié cent mille chèvrettes à Bhavani, j’ai offert un festin à des brahmanes.
Ou bien Gurelimata s’est fachée, sire, ou bien c’est Annamata et Dhanamata —
les entraves de mes mains et mes pieds sont rompues!”
Lorsque Bhiya Khatayat dit cela, sire, Naudurga Bhavani le possèda.
Lorsque Gurelimata le possèda, sire, le palais du roi fourbe Bikram Chand se fendit en quatre. Les fers de neuf maund se rompirent.
Quand ils furent rompues, et que Bhiya Kathayat, sire, allait revenir de là [?], sire, la reine du roi fourbe Bikram Chand lui dit:
“Ô Bhiya, j’ai une requête à te faire, j’ai une requête.”
[Le narrateur revient en arrière.] Alors, sire, que dit la servante de l’extérieur [qui habitait hors du palais] du roi Bikram Chand:
“Ô grand’mère — meure en mangeant le bouillon de votre descendance! — ce Bhiya, sire, a cassé ses fers de neuf maund, et il est prêt à raser le pays de Kumaun des vingt-deux royaumes.”
Alors, sire, de quelle façon la servante du roi fourbe Bikram Chand, sire, conseilla-t-elle la reine en parlant de son coeur, sire, comme sa propre fille…
[tambour]
Ô, il est parti, il a rompu son lien, Bhiya l’a détruit, grand’mère
Il a cassé la tour de l’ouest, Bhiya l’a détruite, grand’mère
Il a cassé la chaîne du sud, Bhiya l’a détruite, grand’mère
Ô, il a abattu le chien qui aboie, Bhiya l’a détruit, grand’mère
Il a abattu le coq qui chante, Bhiya l’a détruit, grand’mère
Bhiya l’a détruit, ma grand’mère, Bhiya l’a détruit, grand’mère
Ô sire, à ce moment-là, sire, la servante dit, “Bhiya l’a détruit, grand’mère, Bhiya l’a détruite.
Il a cassé la cour à l’est, Bhiya l’a détruit, dit-elle, sire, il a cassé le verrou à l’ouest, Bhiya l’a détruite,
Il a cassé la chaîne au sud, Bhiya l’a détruite, il a abattu le chien qui aboie, il a abattu le coq.
Bhiya a tout détruit, ma grand’mère,” dit-elle.
“Hé Bhiya, quoi que tu fasses d’autre, moi, la reine, j’ai une requête.”
“Par Narayan, [meure en mangeant le bouillon de ta descendance] j’avais une grande colère contre ton roi fourbe Bikram Chand, et finalement tu m’as fait une supplique,”
dit-il, sire, et il regagna son cher Satsari Katyur.
Lorsqu’il arriva à Satsari Katyur, sire, il n’y avait personne, sire, à Satsari Katyur.
Le roi-tigre Biramdeu s’était enfui de peur dans la forêt. A Satsari Katyur, sire, il n’y avait pas une mouche.
Mais d’ici jusqu’au Kumaun des vingt-deux royaumes, Bhiya Kathayat, sire, parcourut les rivières, les ravins, les côtes, les falaises, sire, et, qui d’ici, sire, qui de là, il les rassembla tous.
Il les rassembla chez lui, sire, à Satsari Katyur.
Maintenant il dit au roi fourbe Bikram Chand— euh, au roi-tigre Biramdeu:
“Ô roi, roi-tigre Biramdeu — meure en mangeant le bouillon de ta descendance! — ne te fais pas de souci.
Tu as perdu une aiguille, je te rends une barre à mine,
On a pris mille roupies de tes biens, je te rends cent mille.
Rentre dans ton palais, n’aie crainte!”
— “Ô Bhiya, — meure en mangeant le bouillon de ta descendance! — si tu avais été chez moi, comment en serait-on là!
Tu n’as pas obéi, et pendant que tu es allé au Kumaun des vingt-deux royaumes tout cela est arrivé.”
“Ce n’est rien, je suis revenu en cassant mes fers de neuf maunds.
Mais qui m’a placé les fers de neuf maunds? C’est le roi fourbe Bikram Chand. Je suis arrivé en cassant ces fers, n’aie crainte.”
dit-il, sire, et il rassembla tout le monde à Satsari Katyur.
Puis Bhiya Kathayat dit, sire, “Hé, comment est l’uniforme du Kumaun des vingt-deux royaumes?”
“L’uniforme du Kumaun des vingt-deux royaumes est vert et noir, ils sont vêtus de vert et noir,” répondit-il.
“Then our Satsari Katyur’s will be yellow and white.
Faites des uniformes jaune et blanc.”
dit-il, et il prépara l’armée de Satsari Katyur.
Lui-même prit l’habit d’un ascète et se rendit là où était l’armée du roi fourbe Bikram Chand; il se rendit là, sire, déguisé en ascète.
Lorsqu’il y est allé, ils avaient jeûné sept jours et sept nuits sans boire ni manger.
Alors, Bhiya Kathayat, déguisé en ascète, cria “Aumône!” pour quémander l’aumône.
Alors qu’il mendiait, “Ô jogi, nous sommes affamés depuis sept jours et sept nuits, qu’est-ce que tu quémandes à manger!”
“Hélas, mais pourquoi êtes vous affamés?”
“Nous ne pouvons pas manger. L’ennemi peut se présenter à tout instant, c’est pour cela nous sommes à jeûn.” — “Non! vous êtes coincés chez vous!
Allez, faites vos arrangements pour le manger! Confiez-moi vos armes et vos vêtements, tout. Mangez jusqu’à satiété. Ne vous inquiétez de rien! ”
— “Ô, quel ascète avons-nous trouvé, nous avons trouvé un père!”
— “Allez, laissez nous, nous allons manger.” dirent-ils, et toute l’armée, sire, installa des foyers sur l’une et l’autre berge de la rivière, sire, et se mit à faire à manger.
Bhiya Kathayat mit les crosses de leur fusils, sire, dans les braises,
il mit les arcs et flèches dans les braises, il noua des noeuds de balai dans leurs habits et les rendit inutiles.
Lorsqu’ils dirent “On mange!” et se mirent des poignées de nourriture dans la bouche —
il avait déjà détruit leurs armes —
alors qu’ils mettaient la main à la bouche, il dit, “La bataille commence!” Il donna l’ordre, et les Satsari Katyur se précipitèrent aussitôt.
Lorsque les Satsari Katyur se précipitèrent, ceux du Kumaun des vingt-deux royaumes cherchèrent leurs armes, tout était dans les braises,
“Bon! on s’habille!” dirent-ils, mais il y avait des noeuds dans leurs habits et ils les tirerent en tous les sens.
Sur ce, sire, les Satsari Katyur arrivèrent, sire, dans ces rizières, sire, et de quelle façon, sire, commença la destruction de ceux du Kumaun des vingt-deux royaumes…
[tambour] Ya ho!
Sire, ne frappez pas les blancs, pas un, des blancs,
Sire, ne frappez pas les blancs, pas un, des blancs,
Sire, ne lâchez pas les noirs, pas un, des noirs,
Sire, ne lâchez pas les noirs, pas un, des noirs,
Sire, ne lâchez pas les noirs, pas un, des noirs,
Sire, ne frappez pas les jaunes, pas un, des jaunes,
Sire, ne frappez pas les jaunes, pas un, des jaunes,
Sire, ne lâchez pas les verts, pas un, des verts!
Comme l’éclair fend le ciel, sire, comme l’éclair,
Ainsi Bhiya fit étinceler son épée, sire, Bhiya,
Ainsi Bhiya fit étinceler son épée, sire, Bhiya,
Ce fut le crépitement des fusils, sire, des fusils,
Ce fut les averses de flèches, sire, de flèches,
Il coula des rivières de sang, sire, de sang,
il coula des rivières de sang, sire, de sang. [tambour]
Ô, sire, alors, sire, ils détruisirent, sire, l’armée, sire, du Kumaun des vingt-deux royaumes. [tambour]
“Ne lâchez aucun vêtu de couleur noir, dit-il, sire, ne lâchez aucun vêtu de couleur vert!
Ne frappez aucun, dit-il, sire, de couleur blanche, ne frappez aucun, dit-il, sire, de couleur jaune!”
[tambour] Ce fut le crépitement, sire, des fusils, les averses, sire, de flèches.
Des rivières, sire, de sang furent versées.
On abattit dix ennemis, sire, on en mit vingt hors de combat, on en abattit vingt, on en mit trente hors de combat, on en abattit trente, sire, on en mit vingt hors de combat.
Comme l’éclair dans le ciel, sire, l’épée étincela dans la main de Bhiya, il détruisit de l’armée du Kumaun des vingt-deux royaumes.
[tambour] Enfin il ne restait plus, sire, que le roi fourbe Bikram Chand.
“Par Narayan, [meure en mangeant le bouillon de ta descendance] j’aurais mis fin à ta vie,
mais au moment de venir, sire, il y a la requête de la reine, elle a été accordée.
Il faut épargner ta vie seulement.”
dit-il, sire, et il lui cassa un bras et le retourna sur le dos,
il lui cassa l’autre bras, sire, et le retourna encore sur le dos, sire, il lui arracha les oreilles,
il lui arracha les yeux, sire, il lui arracha la langue.
[tambour] Aussi il ne lui laissa que le souffle pour parler, et ainsi il l’emmena, sire, chez lui à Satsari Katyur.
Là, ayant fait mettre ses vêtements, sire, au roi-tigre Biramdeu, il en fit le cavalier,
du roi fourbe Bikram Chand il fit un cheval, puis, sire, à Satsari Katyur, sire, ayant mis sept peaux de buffle sur son dos, à la fin il dit, “Bon, vas dans ton Kumaun, roi fourbe Bikram Chand, va dans ton Kumaun des vingt-deux royaumes!”
dit-il, sire, et alors, sire, dans tout le pays, vaste comme la mer, sire, de Bhiya Kathayat on se mit à pleurer de cette façon…
[tambour]
Ô, que le souvenir du guérrier courageux reste, son nom traverse les quatre âges,
Il a accepté la requête de [la reine] Phulhari, pour cent mille ans,
Ô, en quel âge fut la bataille, en quel âge est son nom?
La bataille eut lieu à l’âge d’or, son nom est aux quatre âges. [tambour]