[tambour] Ô,
de Bilbilkar [fut] Udaud, Bilbilkar,
Ô, de Bilbilkar [fut] Udaud, Bilbilkar,
De Udaudkar : Budbudkar, Udaudkar,
De Budbudkar : Pirthamdeu
La principale des sept reines de Pirthamdeu
Parmi les sept reines, laquelle est l’aînée ?
Parmi les sept reines, laquelle est l’aînée ?
Parmi les sept reines, Rani Maula est l’aînée
Le giron de Rani Maula est stérile. [tambour]
Ô grand roi, à cette époque, les noms des rois de Ajaimiryakot étaient :
Ilaikar, Bilbilkar, du roi Bilbilkar, sire Hunhunkar, de Hunhunkar : Dhamdhamkar,
de Dhamdhamkar, sire, fut Pirthamdeu. Pirthamdeu avait sept reines.
La principale des sept reines était stérile.
La reine aînée Maula, la reine aînée Maula, oui la reine aînée Maula était stérile.
Alors, pour avoir un fils, sire, depuis sa forteresse, elle fit une promesse au roi, sire.
Tenant promesse, Rani Maula parla ainsi : « Ô roi Pirthamdeu, tant que rien ne viendra de moi, je ne résiderai pas dans ce fort.
Mais, pour le souhait de mon âme, je vais visiter les douze lieux saints et puis je reviendrai vivre dans votre fort.
Donnez-moi de quoi subvenir à mes dépenses, je pars en pèlerinage. »
Par ces paroles, sire, la reine Maula Rani s’adressa au roi Pirthamdeu.
En réponse à sa requête, le roi Pirthamdeu lui donna tout les richesses, vêtements et tissus, nourriture et ustensiles, tout ce dont elle avait besoin. Il donna tout cela ainsi qu’un perroquet apprivoisé, sire, il les remit à Rani Maula.
Alors, sire, au moment où Rani Maula s’apprêtait à partir en pèlerinage depuis le fort, de quelle manière alla-t-elle ?
De là, Maula alla à Doti,
De là, Maula se remit en route,
Elle parvint à Kusum Suvadi et y dormit.
Maula fit des dons de grains, des dons de biens
De là, Maula se remit en route,
Elle parvint à au col de Aita et s’y arrêta.
De là, Maula se remit en route,
Elle parvint à la berge sacrée de Rupali et y dormit
Elle fit ses ablutions à Kali Ghat,
Elle fit ses ablutions à Kali Ghat,
Elle vénéra les pierres et les temples au nom des dieux,
De là, Maula se remit en route,
Maula fit des dons de grains, des dons de biens,
Elle vénéra les pierres et les temples au nom des dieux,
Elle parvint à Silingi au Kumaon et y dormit,
De là, Maula se remit en route, [tambour]
Ô sire, à ce moment, sire, Rani Maula se rendit à Doti, sire, pour faire le pèlerinage aux douze lieux saints. Elle fit des dons de grains, des dons de biens, sire, elle alla à Kusum Suvadi et y passa la nuit.
De là, la reine Maula alla au col de Aita et y passa la nuit. Puis, Maula se remit en route.
Elle alla à la berge sacrée de Rupali et y passa la nuit.
Elle fit ses ablutions à la berge Kalighat de Rupali. Elle vénéra les temples et les pierres au nom des dieux.
Elle alla à Siling, au Kumaon, sire, et y passa la nuit. De là, Maula se remit en route
et alla vers les hauteurs, sire, elle passa la nuit dans une montée abrupte.
Puis elle s’arrêta à Patke Nvala,
fit des dons de grains, fit des dons de biens.
De cette manière, sire, elle atteint le lieu saint.
Depuis le lieu saint où elle était parvenue, sire, Rani Maula commença ses ablutions à Haridvar, Gurudvar, Kashi, Prayag, de la manière suivante :
[tambour] Ô
Maula fait ses ablutions à Haridvar, fait ses ablutions à Gurudvar,
Maula fait des dons de grains, fait des dons de biens
Ô Maula nourrit tous ceux qui ont faim
Maula offre des vêtements à tous ceux qui sont nus,
De là, Maula se remet en route,
Maula fait ses ablutions à Kashi, à Varanasi,
Maula fait ses ablutions à Gangotri, fait ses ablutions à Jamunotri,
Elle fait ses ablutions dans la Jamuna qui charrie des grains d’orge,
Elle fait ses ablutions dans la Tila qui charrie des grains de sésame,
Elle s’installe dans un champ à Bartadi et va y voir les dieux
Elle s’installe dans un champ à Bartadi et y reçoit la vision des dieux
Elle fit Gaya, Maula, elle fit Gajadhar,
Ô, elle offre des libations à Jhadaikhan Bajinath
Elle fit Gaya, Maula, elle fit Gajadhar,
Dans les vingt-deux fontaines du ciel, Maula fait ses ablutions,
Maula fait ses ablutions à Gauri kunda, fait ses ablutions à Sikai kunda,
Oui, Maula fait ses ablutions à Dharma Khanda, fait ses ablutions à Dudh Khanda,
Oui, Maula fait ses ablutions à Dharma Khanda, elle quitte Pap Khanda,
Ô, Maula fait des dons de grains, fait des dons de biens,
Ô Maula nourrit tous ceux qui ont faim
Maula offre des vêtements à tous ceux qui sont nus,
Maula offre des vêtements à tous ceux qui sont nus,
Ô, elle va voir les neufs Durga Bhavani,
Ô sire, alors, sire, Rani Maula fit ses ablutions à Haridvar.
Elle fit ses ablutions à Haridvar, fit des dons de grain, sire, fit des dons de biens.
Elle nourrit les affamés, vêtit les dénudés.
De là, Maula se remit en route. Elle fit ses ablutions à Kashi, sire, fit ses ablutions à Varanasi. [tambour]
Elle se lava à Badri, à Gangotri, sire, se lava à Jamanotri.
Elle se lava dans la Jamuna qui charrie des grains d’orge, dans la Tilahari qui charrie des grains de sésame, sire, elle alla voir Badri Kedar, sire.
Elle fit Gaya, et encore offrit des libations à Jharkhand Baijanath, sire.
Elle fit Gaya, sire, se lava dans les vingt-deux fontaines du ciel,
se lava au Gauri kunda, au Tapata kunda.
A la fin, sire, alors qu’elle se lavait au lieu du Dharma, elle quitta le lieu du péché.
Quittant le lieu du péché, elle fit des dons de grains, des dons de biens, sire. Elle nourrit les affamés,
vêtit les dénudés, ô sire, [tambour]
elle vénéra les neuf Durga et la reine Maula compléta finalement son pèlerinage aux douze lieux saints. [tambour]
Une fois le tour des douze lieux saints complété, elle se dit : « Je n’ai plus de raison de rester aux lieux saints, rentrons maintenant à la maison,
mais quelque chose s’est-il passé ou non ?» Pourtant, elle n’eut aucun résultat.
Elle partit alors de là, Rani Maula, elle partit de là et se construisit une hutte de paille à Bang Ghat, au lieu dit Bang Ghat de notre Maya Tirtha Ghat.
Là Rani Maula se tint en posture d’ascèse. [tambour]
Elle resta de nombreuses années dans sa hutte de paille au lieu dit Bang Ghat.
Et les cheveux de sa tête devinrent jaunes.
Alors, comme il n’y avait aucun résultat pour elle alors qu’il était temps de rentrer à la maison,
elle se lamenta ainsi :« Moi qui suis restée si longtemps dévote, qui ai vénéré pierres et temples au nom des dieux, qui ai fait tant d’ablutions dans les rivières au nom des tirtha,
il ne m’est rien arrivé alors que j’ai pourtant achevé le tour des douze lieux saints.
Mais je suis venue avec l’espoir qu’advienne un fils sans époux, une récolte sans semence, de la pluie sans nuage.
Malgré mes si longues années d’ascèse et de dévotion, rien n’est arrivé. » Ainsi, elle se tourmentait atrocement à Bang Ghat.
Alors qu’elle vivait ainsi, un jour elle eut un rêve. En rêve, elle eut une sensation, [tambour]
comme si le vent lui parlait, et cette voix semblable au son du vent lui dit à l’oreille :
« Ô Rani Maula, tu as fait un si long pèlerinage, tu as tout fait. Jour et nuit, tu endures tant de peine.
A présent, c’est moi qui vais faire pleuvoir sans qu’il y ait de nuage.
C'est moi qui vais donner une récolte sans semence et un fils sans époux.
Mais voilà ce que tu devras faire : le matin, à l’heure de tes ablutions, vénère cinq poignées de sable sur la berge et moi je me présenterai sous forme de serpent. Toi, tu t’approcheras et me saisiras.
Alors tu obtiendras un fils sans époux ».
Rani Maula entendit ce message et se réveilla aussitôt. Elle se tint prête pour le moment des ablutions.
Espérant « Pourvu que cela se réalise », elle vénéra cinq poignées de sable sur la berge et alla faire ses ablutions.
Elle fit ses ablutions, médita et récita des prières.
Alors qu’elle avait tout fait, elle se retourna brusquement, en s’exclamant : « J’ai fait ce qui m’a été conseillé en rêve, maintenant que va-t-il se passer ? ». Alors, pour de vrai un serpent se tenait sur le monticule de sable.
Elle s’en approcha, se rappela des mots « saisis-moi aussitôt » et le soleil disparut.
Au moment où le soleil se cacha, le corps de la reine se mit à trembler. Alors qu’elle se rappelait encore « saisis-le, saisis-le », la flamme du feu aussi se mit à trembler.
Et pendant qu’elle tremblait, le soleil la brûla,
et les cheveux de sa tête tombèrent.
Elle les attacha à une souche d’arbre et les offrit à l’eau à Kali Ghat.
Or, en aval de ce Bang Ghat, près d’un lieu nommé Gubari, se trouvait le fort du roi Saldeu Bisaldeu du Kumaon.
Ce roi avait à son service quelle sorte de personne ? Un serviteur qui ne faisait jour et nuit, que prendre du poisson.
Alors qu’il pêchait, cette souche autour de laquelle Rani Maula avait accroché ses cheveux, se prit dans son filet.
Alors le filet s'y accrocha et le pêcheur se plaça par devant, se plaça par derrière. Il se mit à crier :
« Hé mes frères pêcheurs, meure en buvant ta descendance en bouillon, mon filet s'est accroché, venez donc par ici ».
Alors, sire, tous les pêcheurs s’unirent au serviteur et se mirent à tirer le filet de cette manière :
[tambour] Oh oui,
Est-ce qu’un poisson s’est pris dans mon filet
Est-ce qu’un poisson s’est pris dans mon filet
Ou bien est-ce une pierre dans mon filet ?
Ou bien est-ce une bûche dans mon filet ?
Ou bien encore, est-ce un esprit dans mon filet ?
O sire, à ce moment-là, sire, le serviteur dit : « Hé mes frères, soit une pierre s’est prise dans mon filet, soit c’est un poisson dans mon filet, soit une bûche dans mon filet, ou bien encore un esprit dans mon filet, mais tirez mes frères, tirez fort ce filet ». Alors que tous tiraient le filet, ils le sortirent et la souche où les cheveux étaient accrochés émergea.
Les cheveux émergèrent et leur éclat, comment était-il ? Comme de l’or.
Il dit alors : « Ô mes frères, ça, c’est de l’or. Cela ne peut être que de l’or.
Mais lâchez l’affaire, c’est moi qui ai trouvé cet or. Pêchant jour et nuit, l’eau est devenue comme le giron de ma mère et ainsi je suis devenu répugnant. Maintenant, je vais offrir cet or au roi et je demanderai un autre moyen de subsistance.
Allons, en route vers le fort. » Ce serviteur partit de là aussitôt et se rendit au fort du roi.
Il alla au fort du roi avec la souche entourée de cheveux qu’il portait.
Alors le roi les vit, le roi les regarda et les détacha : c’était des cheveux de femme.
« Hé serviteur, ce sont des cheveux de femme.
Si les cheveux sont ainsi, comment doit être la femme ! dit [le roi], Apporte-moi donc la femme, et si tu ne le fais pas, je te ferai placer dans ton filet, jeter dans un moulin à huile et presser », ajouta-t-il.
« Par Narayan, me voilà bien récompensé. En route! », dit-il et il quitta les lieux. Il alla en amont de Kali Ghat…
Rani Maula se tenait dans sa hutte de paille au lieu-dit Bang Ghat.
A force de chercher, il finit par trouver Rani Maula.
Il tenta aussitôt de la prendre par le corps et s’apprêtait à saisir son bras, quand elle lui dit : « Vois je suis vertueuse.
Je suis la reine de Patharsila. Tu n’as pas besoin de me saisir le corps. Pourquoi es-tu venu ? »
« Notre roi vous fait mander dans son fort », répondit-il.
« Si c’est ainsi, si ton roi l’a demandé, j’irai de moi-même, mais il n’est nul besoin que tu me touches »,
lui dit-elle, sire. Rani Maula et ce serviteur arrivèrent au fort du roi.
Parvenus là, [le roi] dit : « Oh, ainsi tu es Rani Maula, toi, tu es ainsi, Rani, tu habitais comme ça dans une hutte de paille à Pani Ghat !
Allons, nous, nous sommes roi ; habite au fort, je t’ai fait venir pour t’épouser.
Mais quelle force t’a conduite à t’installer sur cette berge, à un tel endroit, toi reine ».
Rani Maula lui répondit : « Ô roi Saldeu Bisaldeu, je ne peux vous épouser comme ça.
Si vous souhaitez m’épouser, faites-moi faire une maison, une belle maison à part,
faites-moi faire une tenue de soie.
Puis faites-moi l’honneur d’organiser une grande cérémonie sacrificielle. Alors, je vous épouserais au cours de cette cérémonie. »
Alors, que fit le roi, le roi du fort ? Il choisit un ouvrier qui bâtissait des maisons. Il choisit également un tisserand pour tisser l’habit de soie.
Mais au moment de commencer cette maison et cet habit de soie, sire, Rani Maula alla tenir ces propos au maçon et au tisserand, de cette manière :
Oh,
les mains qui construisent, ô frère, je les couperais,
Construis un empan, je couperais ta main
Construis deux coudées, je te couperais deux coudées,
Construis la hauteur d’un poing, je te couperais le poing
Construis un empan, je couperais ta main
Construis la hauteur d’un poing, je te couperais le poing
Oui, construis la hauteur d’un doigt, je te couperais le doigt
Ô sire, à ce moment Rani Maula dit :
« hé petit père, toi l’artisan qui fabriques des maisons, ose donc construire un empan, lui dit-elle sire, je te couperais la main; elle dit encore sire, construis une coudée je te couperais le coude, construis la hauteur d’un poing, je te couperais le poing, si tu construis deux coudées, je t’en couperais autant,
mais en un jour, lui dit-elle sire, construis donc en ne plaçant qu’une seule pierre ; une seule pierre par jour, ne construis pas plus que ça. Voilà ce qu’elle dit au maçon.
Au tisserand qui confectionnait l’habit de soie, elle dit : « Tisse un empan, je couperais ta main, tisse la hauteur d’un poing, je te couperais le poing, tisse une coudée, je te couperais le coude, tisse la hauteur d’un doigt, je te couperais le doigt. Ne tisse pas plus que la largeur d’un brin d’herbe Siru, par jour, pas plus qu’un brin d’herbe Siru. » Elle parla ainsi à celui qui tissait le vêtement de soie.
Il fit comme elle lui avait demandé, mais au bout de six mois, cela fut prêt. Le fort aussi fut prêt en six mois.
Alors le roi dit : « Ô Rani Maula, tu avais dit : ‘je ne me marierais pas tant que le fort ne sera pas construit’, le voilà maintenant achevé. Allons il faut à présent se marier ».
-«  Comment le ferait-on ainsi ? dit elle maintenant, fais-moi honneur dans cette ville. Organise-là une grande cérémonie sacrificielle. Il faudra m’épouser lors de cette cérémonie. »
Elle répondit cela, sire, et le roi Saldeu Bisaldeu fit organiser une grande cérémonie sacrificielle
et lui fit honneur. Alors il appela Rani Maula sur l’aire sacrificielle et commença la cérémonie de mariage.
[Le roi] fit un nœud de mariage à sa ceinture, l’attacha à son corps et à la taille de Rani Maula en préparation du mariage, mais à ce moment là :
J’ai fait le premier tour, salut à toi, père Saldeu !
J’ai fait le deuxième tour, salut à toi, père Saldeu !
J’ai fait le troisième tour, salut à toi, père Saldeu !
J’ai fait le quatrième tour, salut à toi, père Saldeu !
J’ai fait le cinquième tour, salut à toi, père Saldeu !
Ô sire, à ce moment sire, au moment où le roi Saldeu allait épouser Rani Maula, elle dit :
« J’ai fait le premier tour, salut à toi, père Saldeu ! J’ai fait le deuxième tour, salut à toi, père Saldeu !
J’ai fait le troisième tour, salut à toi, père Saldeu ! J’ai fait le quatrième tour, salut à toi, père Saldeu ! J’ai fait le cinquième tour, salut à toi, père Saldeu ! Avec ses parents, la fille danse et joue ! »
Alors Saldeu s’exclama : - Ô petit frère Kusaldeu
- Que dis-tu grand frère ?
- Frérot, elle a fait cinq tours avec moi, mais m’a appelé père, cette union ne peut se faire.
- Puisque c’est ainsi, ne l’épouse pas. Attends, moi je vais l’épouser, dit-il, sire.
Le petit frère Kusaldeu se présenta, fit le nœud de mariage à sa ceinture et ce cadet Kusaldeu fut alors prêt à se marier. [tambour]
J’ai fait le premier tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu!
J’ai fait le deuxième tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu!
J’ai fait le troisième tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu!
J’ai fait le quatrième tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu!
J’ai fait le cinquième tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu!
Ô sire, de nouveau cette fois-ci Rani Maula dit : J’ai fait le premier tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu! J’ai fait le deuxième tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu!
J’ai fait le troisième tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu! J’ai fait le quatrième tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu! J’ai fait le cinquième tour, salut à toi, oncle paternel Kusaldeu!
Mais au bout de cinq tours, l’appelant oncle paternel, elle le salua en se prosternant et ajouta : « la fille danse avec son père et son oncle, qu’y a-t-il de mal à cela ? ».
Alors Kusaldeu déclara : « Moi aussi, cette union ne me convient pas ».
Le mariage lors de cette cérémonie fut annulé et
Saldeu déclara : «  Hé petit frère Kusaldeu, voilà ce qu’il nous faut faire maintenant, celle que voilà est devenue notre fille spirituelle, il faut en faire notre fille spirituelle.
Il nous faut trouver un roi de bon aloi, un roi de bon aloi et organiser leur mariage.»
Sur ces paroles, le roi Saldeu fit appeler les rois de l’est, de l’ouest, du nord et du sud, des quatre directions.
Et ces quatre rois se présentèrent à Maula Rani.
Mais lorsqu’elle les vit, Maula Rani déclara : «  Ô père Saldeu, tu n’as pas procédé comme il convient.
Il fallait demander un seul roi, d’un seul lieu, et le mariage eût été approprié. Mais vous avez fait demander les rois de quatre lieux, et maintenant auquel donner ? Si vous me donnez à l’un d’eux, les trois autres se fâcheront. Cela n’ira pas. »
Après quoi, Rani Maula écrivit un message qu’elle confia à son perroquet apprivoisé et l’envoya à Ajaimirkot.
« Ô roi Pirthamdeu, je me trouve dans le fort du roi Saldeu Bisaldeu.
Aussitôt que vous recevrez ce message, prenez de l'eau pour provisions et le vent pour vêtement et parvenez au plus vite ici déguisé en yogi !»
Sire, elle envoya son perroquet apprivoisé à Ajaimirkot
et arrivé là, il se posa sur l’arbre Silinge de la place d’Ajaimirkot.
Le ministre du royaume s’exclama : « Oh, oh, ce perroquet est celui de Rani Maula. D’où vient donc ce perroquet qui était parti avec Rani Maula ? »
Alors le roi dit : « Si c’est bien le perroquet de Rani Maula, qu’il vienne se poser sur mon bras ».
Lorsque Pirthamdeu tendit le bras, à coups d’aile, il vint s’y poser
et [le roi] lut le message.
Pirthamdeu le lut puis se déguisa en ascète et s’en alla au fort du roi Saldeu Bisaldeu.
Au moment où Pirthamdeu entra dans le fort, Rani Maula le vit aussitôt. Celle-ci tint alors ce discours :
« Ô père Saldeu, tu n’as pas correctement mené les choses.
Qu’allons-nous faire de ces quatre rois ?
Si tu me donnes à l’un d’eux, les trois autres se fâcheront contre toi.
On ne peut procéder ainsi, mais plutôt, voici ce collier de graines Rudraksha que je porte au cou.
Je vais le lancer
et celui qui le recevra, j’irai avec lui, êtes-vous d’accord? » Elle dit cela en public et tous les rois acquiescèrent : « Nous sommes d’accord.
Ce sera le sort du destin. Il ne doit pas y avoir de colère créée par le choix d’un homme.
Que celui qui reçoit le collier soit l’élu du destin. Personne ne se mettra en colère. »
Après que tous se furent entendus sur ces choses, Rani Maula ôta son collier enchanté. Tout autour, les rois s’assirent sur des chaises.
Quelque dix pieds plus loin, se tenait Pirthamdeu déguisé en ascète.
Alors Rani Maula prononça mentalement ces paroles de vérité et de bon augure : « Si je suis bien la reine vertueuse Rani Maula de Patharsila, que mon collier de rudraksha parvienne au roi Pirthamdeu.
Sinon, si j’ai commis quelque faute, qu’il tombe là où il tombera. »
Au moment où elle prononçait ces paroles de vérité, elle lança le collier de rudraksha, et il arriva là où se tenait Pirthamdeu, sur les genoux de Pirthamdeu.
Tous le virent tomber sur les genoux du yogi — de Pirthamdeu déguisé en yogi.
Alors les autres dirent : Allons donc, mais d’où vient ce yogi ? faites-le donc reculer encore de dix pas.
Et on se saisit de Pirthamdeu déguisé en yogi et le fit reculer de dix pas.
De nouveau elle lança son collier, son collier de rudraksha et de nouveau il alla là, sur ses genoux.
On fit placer le roi Pirthamdeu dans une fosse et l’on mis par dessus une meule de pierre.
De nouveau elle lança, de nouveau il alla sur lui.
Alors Rani Maula dit : « Désormais, puisque c’est mon destin, que ce soit un yogi ou un moine, c’est allé à lui et j’irai moi aussi avec lui.
Sur cela, maintenant personne n’a rien à redire, personne ne doit s’emporter. »
Sur ce, tous les rois prirent congé sans rien emporter et dirent au moment où ils partaient :
Allez, si c’est ainsi, Rani Maula, es-tu satisfaite? — Elle répondit : « j’en suis heureuse.
Puisque qu’à quatre reprises quand j’ai jeté mon collier de rudraksha et qu’il est allé à lui, je n’ai besoin de nul autre. »
Après quoi, on alla chercher ce yogi.
Quand il arriva Pirthamdeu s’exprima : « Ô roi Saldeu Bisaldeu, moi aussi je suis roi, je suis le roi d’Ajaimirkot, je suis le roi d’Ajaimirkot.
J’ai envoyé cette Rani Maula en pèlerinage en subvenant à ses besoins, dans l’espoir qu’elle obtienne un fils sans époux, une récolte sans semence, de la pluie sans nuage, alors qu’elle vivait dans ton fort.
Voilà comment les choses se sont passées.
En vérité Rani Maula est mon épouse, elle est mon épouse légitime. »
Alors le roi Saldeu Bisaldeu lui répondit : « Allons, si c’est ainsi, elle est aussi devenue notre fille spirituelle. Elle est notre fille spirituelle. »
Alors, il lui remit des richesses, des biens, de l’or et de l’argent, tout ce qu’il put donner en dot. Alors tous furent renvoyés.
Mais encore tous s’assemblèrent au lieu dit Bang Ghat.
Et là Rani Maula déclara: « Si c’est ainsi, maintenant il faut montrer la chose que j’avais demandée,
il faut que je la voie» Et alors qu’elle parlait, l’aube pointa. Le matin à Bang Ghat, elle fit sa vénération quotidienne.
Alors qu’elle était occupée à penser, un nuage semblable à un tissu se forma dans le ciel et fit trembler la future mère.
Il tomba une pluie telle qu’on en avait jamais vue.
Y croyait-elle ou pas ? après cela, elle crut. [tambour]
Confiante Rani Maula reprit le chemin vers sa maison.
Elle chemina, chemina, finalement elle rentrait, et arrivée à notre lieu dit Dholipokhara, le roi était devant, Rani Maula était derrière.
Mais, que dit l’un des porteurs du palanquin ? Jour après jour Rani Maula telle une fleur s’épanouit, quelle en est la raison ?
Le roi entendit ces paroles et fut lui aussi surpris. « Elle est restée aux lieux saints de si nombreuses années. Moi aussi je suis soucieux à l’idée de la suivre ».
Et le roi se tourmenta l’esprit et alla aussitôt au plus vite et atteignit le fort.
Alors Rani Maula demanda, «Où se trouve le roi ?» Le roi était parti devant.
«Oh, cela aussi, je ne vivrais pas plus longtemps », dit-elle et dans le palanquin elle se suicida en se mordant la langue avec les dents.
Alors ils lui firent un bûcher avec du bois.
Alors qu’ils avaient fabriqué le bûcher, les deuilleurs s’apprêtaient à y mettre le feu quand un rayon de soleil pravint à Bang Ghat, ce rayon se brisa et alla dans un trou à igname.
Il pénétra dans le trou à ignames. Les deuilleurs firent tous les rites funéraires, puis retournèrent au fort.
Qu’est-il arrivé à Rani Maula au moment de ses funérailles ? [demanda le roi].
Quelque chose nous a effleuré et s’est envolé, puis est allé dans la forêt. Nous n’avons pas été le chercher».
- Si c’est ainsi, allez le chercher. »
Alors, il les envoya là. Ils [trouvèrent] un enfant qui faisait ouin ouin , ils lui mirent un igname dans la bouche et ainsi il s’apaisa.
Ils le soulevèrent et l’emportèrent au fort du roi.
Après qu’il fut conduit au fort du roi, ils l’examinèrent.
« Faites l’examen pour déterminer si c’est un vrai [membre du] clan solaire. »
Dit [le roi], et lorsqu’on le plaça dans un plat d’airain, le plat d’airain se brisa,
lorsqu’on le plaça dans un panier de bambou, il se brisa.
Si un homme affecté de la fièvre quarte allait devant lui, la fièvre s’apaisait.
Puis, plus tard, il vainquit un monstre Cudeni des sommets, un goule Masan des rivières ; quand il faisait toutes ces choses et qu’il recevait une blessure, ce n’était pas du sang qui en sortait, mais du lait.
Après quoi, dans le fort d’Ajaimirkot, sous le nom de Tapi Malla, il régna.